22 sept. 2008

La dissidence n’est pas un bloc homogène.

par Michel De Caso.
« Le caractère expérimental de la dissidence au système de l'art contemporain accrédité, telle qu’elle s’est constituée depuis quelques années, est dû à l’hétérogénéité de ses références historiques. De ce fait, cette dissidence est proprement en expérimentation et se déroule selon un plan autant imprévisible qu’inédit. Ne pouvant être comprise comme un bloc homogène, on y trouve des gens de toutes sensibilités politiques, comme si la critique de l’art contemporain consacré avait focalisé des aspirations de toutes tendances... »
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20 sept. 2008

Affaires à gogo.

Comme en résonance avec l’article d’Aude de Kerros « Financial Art à Versailles ? (voir message précédent), André Rouillé, nous propose une bonne critique de cet "art d’affaires" - comme il le nomme - dans son éditorial de ParisArt n°247 titré « Koons, Hirst & Cie : art, fric et démesure ».
Extrait : « … L’argent est ainsi devenu un matériau majeur de cet "art d’affaires", et son esthétique monétaire pourrait bien avoir pour traits la démesure et la vacuité. Démesure des coûts de production ; démesure des cotes sur le marché ; démesure des tailles comme souvent chez Jeff Koons; démesure et exubérance des matériaux, jusqu’à la provocation chez Damien Hirst à l’exemple de son For the Love of God, une œuvre composée d’un crâne en platine recouvert de 8601 diamants, qui a été vendue 74 millions d'euros... (André Rouillé) ».
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19 sept. 2008

Il a bon dos... l'art !

Cette année nous avons eu Richard Serra au Grand Palais, Jan Fabre au Louvre et maintenant Jeff Koons à Versailles. Autant d’artistes qui sont de véritables entreprises (on sait par exemple que Koons emploie une centaine de personnes). Les enjeux médiatique et économique de ces événements ne rendent-ils pas légitime de se questionner sur les tenants et aboutissants de tels choix, précisément dans un pays où la plupart des artistes vivent une situation des plus précaires et où les quelques vedettes semblent elles-mêmes distancées sur le plan international ? C’est cette situation quasi schizophrénique qui amène de plus en plus de voix à exprimer un point de vue critique. L’artiste et essayiste Aude de Kerros poursuit avec courage cette tâche dans un article publié dans Les Echos du 15 septembre 08 « Financial Art à Versailles ? ». (MDC)
Extrait : « La France, est semble-t-il, le pays au monde qui a le plus produit d'analyses critiques d'ordre sociologique, économique, historique du système de l'art contemporain depuis des décennies. Ce débat contradictoire et passionné a cependant trouvé un terrain consensuel cette année. Ses protagonistes ont de façon unanime constaté un échec : la France a perdu tous ses marchés de l'art, excepté celui du dessin et des arts premiers, ses artistes officiels ne sont pas acceptés sur les places internationales malgré les efforts financiers considérables déployés par le ministère de la Culture… (Aude de Kerros) ».
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18 sept. 2008

Sa petite entreprise, elle connaît pas la crise !

par Michel De Caso.
« L’artiste britannique Damien Hirst (43 ans) ne connaît pas la crise, c’est le moins qu’on puisse dire. En deux jours, lors de la vente aux enchères chez Sotheby’s de Londres des 15 et 16 septembre derniers, 223 des ses œuvres se sont vendues directement sans passer par les galeries pour un montant de plus de 140 millions d’Euros (près de 920 millions de Francs) ! Ce chiffre record obtenu lors d’une vente consacrée à un seul artiste fait de Hirst l’artiste le plus cher de l’histoire. L’œuvre ô combien emblématique a été « The Golden Calf » (le veau d’or) qui a atteint la somme de 13 millions d’Euros. Un véritable veau d’or qui vaut de l’or. Il s’agit d’une installation consistant à montrer un veau de 18 mois placé dans un aquarium rempli d’une solution de formol. Les sabots du feu animal ainsi que ses cormes et un disque placé au-dessus de son crâne sont en or 18 carats. Nous nageons en pleine démesure, comme dans un bain de formol et pourtant, c’est bien réel. La réalité, encore une fois, dépasse la fiction. La vedette britannique a estimé que vendre directement sans passer par les galeries, c’était pour lui « plus démocratique ». Certes, mais tellement plus rentable, aussi ! Sinon, le précédent record d’une vente aux enchères consacrée à un seul artiste était la vente de 88 œuvres de Picasso en 1993. Vive la jeunesse décomplexée ! Voir le site de Sotheby’s et le fichier pdf sur les œuvres de Hirst accessible sur le même site. »

17 sept. 2008

Château de Fontainebleau ? Comme à Versailles !

Avec l’exposition « Château de Tokyo / Palais de Fontainebleau » (jusqu'au 17 novembre 08), les œuvres dites contemporaines s’installent sans retenue dans le Château de Fontainebleau et la permutation des mots « château » et « palais » dans le titre de l’expo substituant le Palais de Tokyo au Château de Fontainebleau et vice versa est là pour officialiser encore plus ledit mixage. Constatons que dans de tels lieux historiques, les œuvres AC sont sur-valorisées et le public qui boudait ce type d’œuvres se voit contraint de subir ces « combine - exhibitions ». Désormais, avec les musées, les châteaux et même les églises ouvertes à l’AC, il devient difficile de trouver un lieu historique propre à prendre du recul sur les temps présents et à venir…
Plus d’information avec le site du Château de Fontainebleau. A noter l’article du Monde du 12 septembre 08 « Eléphant en équilibre et escarpolette à ventilateurs à Fontainebleau » dans lequel Emmanuelle Lequeux fait preuve d’une réelle perspicacité. (MDC)

16 sept. 2008

L'esthétisme - contribution à l'identification de la problématique politique à venir.

par Jacques-Yves Rossignol.
« L'esthétisme - contribution à l'identification de la problématique politique à venir » . Extrait : « L'une des réalités massives de ce temps, c'est sans aucun doute l'effort consenti pour mettre la culture en général, et l'art en particulier, à la portée de tous, à la disposition de chacun. C'est un fait d'observation qu'expositions, festivals, revues d'art, galeries, abondent, pullulent, surabondent. C'est un autre fait d'observation que le milieu qui produit de l'art constitue un monde relativement autonome, relativement réservé, et très fortement hiérarchisé. On a donc, grosso-modo, une double coupure, d'une part entre les producteurs d'art et les connaisseurs ("les artistes", "les critiques") et les simples consommateurs ("le public"), d'autre part entre les producteurs d'art peu valorisés ou dévalorisés ("les ringards", "les ploucs") et les producteurs d'art fortement valorisés ("les branchés", "les artistes" proprement dits)… »
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15 sept. 2008

L'implosion du Sacré.

par Aude de Kerros.
« L’exposition "Traces du Sacré", qui vient d’avoir lieu à Paris (Beaubourg) fut un événement peu, mal ou pas compris qu’il convient d’analyser dans la mesure où il crée de la "réalité" et de l’ "Histoire" au sens médiatique et conceptuel du terme. Mais on ne peut laisser cette "réalité" s’installer sans en faire la critique cultivée et approfondie. Cette exposition marque en France un tournant historique dans la compréhension de la modernité et de la postmodernité. Elle souligne pour la première fois, de façon officielle, les profonds rapports entre la modernité en art et les courants para gnostiques et ésotériques très divers qui ont sous-tendu les utopies politiques, artistiques et scientifiques du XIXe et XXe siècle… »
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14 sept. 2008

L’art contemporain et ses institutions – le paradoxe -

par Marc Verat.
« L'Art, de tout temps, a principalement été le fait du "Prince" et dans les années 80 l’Etat français a décidé de renouer avec une tradition, chère à l'Ancien Régime mais aussi à la Troisième République, celle de l’achat et la commande publics. L’Art académique ou "Pompier" d’alors se devait de respecter les critères dictés par l’Académie des Beaux-Arts. Aujourd’hui, la Délégation aux Arts Plastiques, nouvelle instance de tutelle du goût, adopte des règles plus internationales mais dans le genre toutes aussi strictes et, généralement, elle ne considère comme vraiment contemporaines et digne d’attention que les œuvres à caractère conceptuel, cela, au détriment de la peinture au sens propre du terme… »
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12 sept. 2008

Un avis lucide : « Opération Koons à Versailles ».

A lire l’analyse lucide d’André Rouillé dans PairsArt n°246 titrée « Opération Koons à Versailles ».
Extrait de son éditorial : « Mais il n’est pas certain que l’art y gagnera beaucoup dans sa capacité à émouvoir, à faire éprouver, ressentir, percevoir quelques unes des intensités du monde d’aujourd’hui. Car la spéculation financière entraîne tout ce qu’elle touche dans sa surenchère quantitative: l’artiste le plus célèbre, les cotes les plus élevées du marché, le lieu le plus prestigieux, le directeur au parcours le plus brillant, les œuvres les plus extravagantes, la logistique artistique la plus grosse (Jeff Koons emploie en permanence près de 100 personnes), etc. Tout cela est assurément une bonne matière à business, mais moins certainement un contexte artistique favorable.
Le risque est grand que cette frénésie spéculative affecte les œuvres dans leur sensibilité, leur réceptivité, leur capacité à résonner avec le monde, la spéculation ossifiant les œuvres en marchandises, et dissolvant leur valeur artistique dans leur valeur d’échange. Il est à craindre que cette opération creuse la distance entre l’art et le monde, et accélère l’autisme de l’art vis-à-vis du monde. (André Rouillé) ».
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8 sept. 2008

Koons à Versailles ou l’illusion d’une querelle anciens/modernes.

par Michel De Caso.
« Avec l'opposition qui s'est cristallisée contre l'exposition de Jeff Koons au Château de Versailles, il parait facile d'invoquer une prétendue querelle des anciens et des modernes. Les anciens seraient les partisans d'une certaine tradition et seraient opposés à cette exposition tandis que les modernes y seraient favorables. Une nouvelle querelle entre les anciens et les modernes serait ainsi en jeu et l'exposition Jeff Koons Versailles en serait le révélateur. Ce raccourci simpliste pourrait certes être commode pour ridiculiser les opposants. Pourtant, s’il y a bien quelque chose qui soit caduque aujourd’hui, c’est cette vaine opposition entre les anciens et les modernes. Pourquoi ?
Qui pourrait encore prétendre aujourd’hui que ce qui se passera demain sera nécessairement positif ? De même, qui pourrait soutenir que ce qui s’est passé hier était indubitablement meilleur que ce qui se passe aujourd’hui. La croyance au progrès infini ne serait-elle pas aussi illusoire que celle qui consiste à avoir du passé une vision nostalgique et idyllique ? Concernant l’exposition Koons Versailles et pour vous faire une opinion, voici deux liens :
- site du château de Versailles.
- site de la coordination de défense de Versailles. »