18 août 2008

L’art (contemporain) de bâtir des fortunes avec du vent.

C’est en tentant de répondre à la question "Qui fixe la valeur d’une création ?" que Philippe Pataud Célérier en arrive à proposer ce titre "L’art (contemporain) de bâtir des fortunes avec du vent" pour nommer son analyse parue dans le Monde diplomatique d’août 2008. Ce titre, au-delà de son humour, est loin d’être racoleur puisqu’il résume précisément la situation telle qu’elle est. Il introduit de façon convaincante l’analyse de Philippe Pataud Célérier dont voici l’introduction : « Claude Monet, Francis Bacon : dans un contexte financier tourmenté, les dernières ventes aux enchères chez Christie’s et Sotheby’s ont vu triompher les valeurs consacrées. Serait-ce une amorce du retour à la raison que certains professionnels du secteur appellent de leurs vœux ? Depuis quelques années, en effet, des critères discutables - capacité de l’artiste à "se vendre", sujets racoleurs - semblent avoir pris le dessus dans l’art contemporain, oblitérant toute considération artistique. »
Nous ne pouvons que vous inviter à lire cette excellente étude de Philippe Pataud Célérier qui, à partir d’exemples circonstanciés, met à jour un état de fait désormais irréfutable. Il finit son analyse d’une façon désabusée qui, pourtant, exprime bien la situation dans laquelle nous sommes : « Mais, après tout, pourquoi une tête de vache pourrie ne pourrait-elle pas faire partie de l’art qui se fait, quand l’art, défait de ses "prétentions traditionnelles à l’autonomie esthétique, rappelle Hans Beling (*), est désormais compris comme un système parmi d’autres de compréhension et de reproduction symbolique du monde." ? Fût-il en décomposition. »
(*) Hans Beling, L’histoire de l’art est-elle finie ?, Gallimard, Paris, réédition 2007.
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1 août 2008

Le cas français.

A propos du futur centre Pompidou-Alma qui devrait ouvrir fin 2010, des artistes, et non des moindres, ont signé une lettre-pétition dans Libération du 23 juillet 08 : « Les artistes s’impatientent.»
En voici un extrait sur cette spécialité française qui consiste à ne reconnaître les artistes travaillant et vivant en France qu’une fois qu’ils ont été reconnus à l’étranger : « Les conservateurs essayant d’exporter des artistes s’entendent répondre "mais pourquoi donc ne les exposez-vous pas d’abord chez vous". Dans le meilleur des cas, certains artistes se retrouvent dans une situation qui pour le moins pose question : avoir une première exposition dans un musée étranger avant de pouvoir le faire dans son propre pays… »
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