Dans son éditorial de Paris-Art.com, André Rouillé s’insurge contre ce qu'il considère comme un retour de la censure et de l’autocensure : « On ne compte plus, dans le domaine de l’art en France, les cas de censure, qui ne sont que la partie visible d’une sorte d’atmosphère souterraine et sourde, souvent déniée et refoulée, d’autocensure. » Selon André Rouillé, nous vivrions un « mai 68 à l’envers ». « Dénoncer l’emblématique slogan "Il est interdit d’interdire", comme le chef de l’État s’y est amplement employé, aboutit à refermer la perspective de libertés, d’audaces et de possibles qu’il traçait, à substituer au pouvoir de l’imagination le règne des interdits, des frustrations : de la censure. » Il finit son analyse ainsi : « Il était " interdit d’interdire", il est désormais interdit de rêver. » Comme souvent ici, nous n’aurons ni l’outrecuidance ni la naïveté de vouloir imposer notre lecture de l’idéologie de 68 (ou plus exactement ce qu'il en reste), spécialement au sujet du rapport fusionnel qui existe entre cette idéologie infantilo-libertine (plus que libertaire) et les intérêts du marché capitaliste new-look. Nous invitons donc chacun à lire le texte d’André Rouillé et à se forger son propre sentiment.