25 janv. 2012

« Coup de torchon à la Tate Britain »*

« D’après le "Sunday Times" du 15 janvier 2012, trois experts des Maîtres historiques, dont un de renommée internationale, viennent de claquer la porte de la "Tate Britain" qui regroupe les collections d'art britannique, de la Renaissance à aujourd’hui. Le musée étant dirigé par Penelope Curtis dont les vues "modernistes" sont connues, désormais tous les postes importants sont occupés par les tenants de l’art très contemporain à l’assaut du patrimoine. Un éminent universitaire, qui a demandé l’anonymat, (c’est dire si la liberté démocratique règne dès qu’il s’agit d’AC !) constate que désormais le patrimoine historique est considéré comme mineur : "La Tate manque à son obligation statutaire de gardien de la meilleure collection historique de l’art britannique au monde. On ne peut plus enseigner l’art britannique à partir de ce qu’il y a sur les cimaises." conclut-il. Car une partie  des collections est désormais reléguée aux réserves, à part les Turner. (Turner est intouchable, car produit d’appel de l’industrie touristique). A la place des chefs-d’œuvres de Stubbs, de Hogarth ou autres, on trouve l’œuvre de Cerith Wyn Evans, soit un candélabre à la flamme vacillante, accompagné d’une bande-son qui répète en boucle "Ouais" ; le tout occupe une salle entière. Voilà comment désormais la "Tate Britain" éclaire le monde de la culture…/… »

* Extrait du "Grain de sel" du 24-1-12 de Christine Sourgins

12 janv. 2012

« Style de vie »*

« … De façon générale, nous nous sentons menacés par toutes sortes de dangers, complaisamment rappelés et mis en exergue dans la plupart des discours politiques, lesquels ont cessé depuis longtemps les lendemains qui chantent ou le Grand Soir. Rien d’apocalyptique pourtant, sauf à considérer que la fin de l’euro - l’Eurogeddon, disent les banquiers américains - pourrait en faire office, ce qui serait une preuve de plus de l’incroyable manque d’imagination d’une époque dont les nouveaux prophètes sont les économistes en chef des grandes banques internationales. Aucune menace de guerre à l’horizon, en tout cas pour nos contrées européennes. Nulle famine en vue. Pour le dire en d’autres termes : ce n’est pas notre survie qui est menacée, mais tout simplement notre style de vie. Un style de vie ou la "création de la valeur" (financière) a remplacé l’idée de valeur tout court, et où la croissance économique est devenue la mesure de toute chose. Entretenir l’angoisse en multipliant les objets d’inquiétude (dette, euro, sécurité, immigration…) est une manière pour le Pouvoir de couper court à tout débat de fond sur cette question fondamentale du style de vie, et par exemple sur ce que pourrait signifier aujourd’hui l’idée de bien commun en dehors d’une note AAA décernée par Standard & Poor’s. Si l’année 2012 doit donc être décisive pour notre pays (et un peu au-delà), souhaitons qu’elle le soit d’abord dans ce renouvellement radical des termes du débat public… »

* Extrait de l’éditorial de Jérôme Anciberro, "Style de vie", revue "Témoignage Chrétien" n°3474, 5-1-2012, page 3.