« Monsieur,
Les propos que vous exprimez dans votre article " L’art contemporain, le triomphe des cyniques " publié dans le journal Le Monde du 27 novembre 08 (1) sont perspicaces. Les lire dans Le Monde semble signifier que ce journal rend désormais mieux compte d’une réalité artistique bien plus complexe et diversifiée que les grands médias le laissent croire habituellement et c’est tant mieux… »
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(1) Lire l'article d'Olivier Jullien sur le site du journal Le Monde
31 commentaires:
Bonjour,
merci de votre intérêt pour mon article "coup de gueule".
Vous avez raison de souligner les lacunes et je rajouterai même sans me fustiger, que j'ai omis de citer l'excellent article de Ph. Dagen, du 30 octobre.
Il se trouve que j'avais commencé ce texte depuis longtemps et que je ne l'ai pas totalement actualisé.
Par ailleurs il a été raccourci sans que je puisse vérifier les coupes.
Je travaille sur une suite, plus précise, essayant d'affiner les angles de la critique. Déjouant les mauvais procès, laissant supposer une certaine ignorance des artistes aux pratiques contemporaines.
au plaisir de continuer le débat
O. Jullien
A mon tour de vous remercier pour votre prompt commentaire. En espérant avec vous que le débat puisse se continuer entre hommes et femmes de bonne volonté. Cordialement. MDC
C'est un article qui suscite plus que de l'intérêt! Sur le site de face-art-paris.org, est pointé le silence des media suite à votre article. L'ordre règne plus que jamais, mais ce corset tiendra-t-il?.
Cher Monsieur Jullien
Bravo pour votre article, bravo pour votre nomination au monde. Comment fait-on pour publier dans le monde ?
Permettez moi de vous dire tout de même qu'il y a une vraie critique de l'art contemporain et du discours critique qui l'accompagne depuis longtemps.
Qu'entendez vous par Pratiques contemporaines ? Ignorance des artistes ?
Carla Van der Rohe
Bonsoir,
pour faire vite, je crois qu'il y a d'excellentes productions dans certains secteurs de l'art d'aujourd'hui, qui sont éloignées de la peinture mais remarquables de finesse et de sens ; j'apprécie les vidéos de Sorin ou Rist, les installations de Hirschorn, les photos de Hockney ou Dibbets, les nouveaux réalistes et Villeglé par exemple ( qui ne datent pas d'aujourd'hui!!).
Je crois vraiment qu'il est erroné de dénoncer "l'art contemporain" car ce n'est pas une catégorie. Il y a de mauvaise peintures, même chez les primitifs italiens et les post cubistes!!
à plus tard,
O. Jullien
La question n'est plus celle des goûts mais une question morale : celle du partage.
Aux petits on apprend dès la crèche à partager et à ne pas mentir. Le triomphe des cyniques est celui de ne tolérer le partage qu'à quelques uns. C'est une erreur, l'histoire le montre car une telle conduite vise le court terme. Elle mène à l'isolement du pouvoir et à sa coupure du réel.
La question n'est plus celle des goûts mais celle de la crédibilité des intellectuels. Quel spectacle donneront-ils aujourd'hui? Nous sommes de plus en plus nombreux au balcon.
« Hélas !, peu d'articles critiques et peu d'auteurs pour chercher à décoder cette inflation de moyens comme les principes de quantité et du spectaculaire. De même, déplorons la complaisance des "conservateurs" des lieux, qui ouvrent leurs palais à des faiseurs, quand ils ont le soutien des grands argentiers, Pinault par exemple. Pourtant le message est clair. Quelques représentants omniprésents d'un art dit "contemporain" sont tous, sans exception, les nouveaux artistes pompiers et académiciens bourgeois, la naïveté en moins. De nombreux artistes contemporains vivants et créatifs utilisent aussi l'installation, la monumentalité, et parfois les références au luxe. Il y a des innovateurs dans des domaines variés et des sculpteurs pleins d'intelligence et d'humour. Certains proposent des oeuvres complexes et déroutantes, mais avec un grand humour et des bricolages inventifs. »
C’est probablement le passage le plus détonnant de l’article. Aude de kerros a répondu à l’impression d’ « absence de critique » aussi parfaitement qu’elle peut le faire, même en peu de lignes. Sommes-nous ici, avec ce que l’on nomme maintenant l’ « affaire Jullien », à la course de celui qui en a parlé le premier ? Non. S’agit-il encore une fois de déterminer une bonne fois pour toute, ce qui est de l’art, ce qui n’en est pas ? Non.
Quand Olivier Jullien parle d’ « artistes pompiers et académiciens bourgeois, la naïveté en moins », je ne peux que souscrire car les artistes dits pompiers (il s’agit pour lui de Fabre, Koons, Hirst) sont aussi responsables que les décideurs. Qui sont les décideurs en France ? Au nom de quoi agissent-ils, programment-ils ? D’une volonté politique ? d’intérêts personnels ? Qui bat la mesure en France ? Qui est responsable de cette météo de l’art et de la création en France ? de ce qui doit être vu, montré, présenté, contre ce qui ne l’est pas ? Nous savons tous que ces gens là ne se déplacent pas, sauf dans les grandes galeries parisiennes et internationales, je dirais européennes surtout. Leurs expositions sont des « package » en provenance de partout. Ils ne les réalisent pas, ne les pensent pas, ils les accueillent tout simplement. Le métier de conservateur a muté.
Premier point à l’ « affaire Jullien » : Nous sommes tous d’accord, et depuis longtemps, je crois, pour affirmer que seuls les nouveaux supports ont droit de cité dans les institutions qui assurent une visibilité internationale à quelques artistes. Les artistes vivants qui utilisent des supports et moyens « traditionnels » ne sont pas visibles en France. Il est là, je crois notre « combat », la volonté de voir en France une représentation de l’art vivant dans toute sa richesse et sa diversité dans les hauts lieux culturels français. Moins dans la volonté de démontrer les inepties permanentes auxquelles nous sommes dans nos métiers chaque jours confrontés.
L’article de Monsieur Jullien est-il concentré sur la France ? Pas vraiment, sinon il serait question de Calle, Buren, Messager, Boltanski.
De quoi est-il question ? second point. D’une tentative de démonstration sociologique de l’art et de sa destination ? « Ce kitsch se réfère donc pour parfaire son arrogance provocatrice à certains codes habituels des quelques signifiants des classes populaires, les "nains de jardin" et les "toutous", les objets en ballons gonflables, les méchants canevas de mercerie, les crânes, des tatouages de bidasse, la bagnole de sport, le porno (Koons et la Cicciolina), la culture pop bon marché (la langue des Rolling Stones - rachetée récemment comme logo...). Manière de se gausser du mauvais goût des classes dominées, manière de s'approprier leurs icônes pour les abrutir encore plus et se les soumettre en les passant à la moulinette de la monumentalité et du luxe, ce que "eux" ne pourront jamais se payer, même pour valoriser leurs propres signes. Il s'agit d'établir la frontière, le mur, entre des mondes, destinés à ne plus se rencontrer.» Ce passage me perturbe beaucoup car pardonnez-moi monsieur Jullien, mais aux gens du peuple…on ne l’a fait pas. Ils sont bien plus sensibles à la beauté et aux supercheries que toute personne avertie. Avez vous déjà donné des cours d’histoire de l’art en province ? Ces contrées barbares où il fait froid…Moi oui. Le résultat est détonnant. Croyez moi les publics populaires restent émerveillés devant Courbet et insensibles au pot de fleur de notre ami carrelé qui trône devant Beaubourg. Et les nains de jardins restent rares…un peu partout.
De quoi s’agit-il ? Des artistes financiers internationaux (pour reprendre l’expression de Aude) et des rouages financiers auxquels ils sont inféodés. Alors quel est véritablement le sujet ? Quel est l’objectif d’une telle publication dans Le Monde qui se tait depuis si longtemps et propose cette vitrine évidente tout à coup ? Qui est visé ? Pardonnez moi mais pourquoi soudainement Le Monde, le journal le moins parti pris de France, celui où on ne fait pas de vague, celui où un jour on démonte soljénitsyne, le lendemain on l’encense, celui où on permet à quelques plumes artistiques de faire la pluie et le beau temps un jour, le lendemain on publie le texte d’Olivier Jullien…publie précisément ce papier remarquable de sens pour nous tous ?
Quel est le message ? A qui profite l’affaire ? Qui vise-t’on en dehors d’Aillagon (Koons, Versailles, Pinault sont cités) ? Peut-être les moyens investisseurs qui, en période de crise, pourraient avoir envie d’acquérir autre chose que ces œuvres qui servent somme toute à ce drôle de jeu de dollars posés sur la table. Comment évoque-t-on dans les grands milieux l’acquisition de telle ou telle œuvre ? A Moscou par exemple on estime que le plus beau kabakov est celui qui a coûté XXX $ jusqu’au moment où un oligarque déclare « non, c’est le mien le plus beau, il m’a coûté XXXXX $ »… Voilà réellement ce qui se dit.
L’acquisition d’œuvres d’art aussi indécente que celle du crâne de Damien Hirst (juste avant la crise financière) est souvent le jeu préféré d’investisseurs mondiaux qui ne font que s’amuser avec l’achat d’œuvres d’art. Finalement comme autrefois…l’art et la culture restent le faire valoir d’une cour… cerise sur la gâteau. On composera toujours avec cela.
Avec cette crise financière, n’avez-vous pas le sentiment que l’accalmie est enfin toute proche ? Observez les prix des peintres français passés à la trappe, toute la génération des nés entre 1928 et 1938…On avait négligé ce marché mais finalement, il n’est pas impossible qu’il aide à remonter un tout petit peu la barre. C’est juste une impression. L’avenir nous le dira.
Pour finir : « je suis scandalisé par l'arrogance de certaines postures et de la place significative qui leur est accordée, je suis atterré par l'absence totale de réactions des sociologues, des penseurs, des critiques, des journalistes, et certainement frustré, comme des milliers d'artistes de tous horizons des inégalités de traitement médiatique et marchand. » Nous aussi, Monsieur Jullien, et depuis longtemps, sans être frustrés, en restant pour toujours de grands amoureux de la création. Mais veuillez recevoir pour votre article et sa publication dans le Monde, toutes nos félicitaitons.
Charlotte Waligora
comment doublon de face à l'art.
Bonjour monsieur Olivier JULLIEN,
je viens tout juste de lire votre article " Art contemporain, le triomphe des cyniques" sur lemonde.fr. Je suis bien d'accord avec vous. ça fait plaisir de lire enfin quelqu'un qui critique au grand jour l'hégémonie de certains artistes de "renommé".
Je suis actuellement en train de créer une structure de promotion des arts numériques afin d'expliquer au plus grand nombre cet art de plus en plus attractif. Le principe est de distribuer des clés USB sponsorisées comprenant un texte explicatif, de la musique électronique, la vidéo d'un performeur, des photographies numériques,... Le but avant tout est de promouvoir les acteurs de la nouvelle scène culturelle européenne. De ce fait je suis toujours à la recherche d'artistes. Excusez mon bagou (peut être en ai-je un peu trop en vous contactant de la sorte...) ,mais je souhaiterais savoir si vous connaissiez quelques artistes ou contacts pouvant m'aider à finaliser mon projet.
Désolé de vous avoir importuné.
Je vous souhaite une bonne journée et un bon week end,
Bien à vous,
Louis LOGODIN
logodin.louis@gmail.com
J'ai oublié de dire que j'aimerai savoir qui est Olivier Jullien, car il s'agit d'un pseudo, non ?
Pseudonyme!!
Qui je suis ? Effectivement quelqu'un de totalement inconnu dans les milieux des galeries et revues.
Je suis enseignant d'Arts plastiques en lycée, dans l'Essonne et effectivement conférencier en prépa HEC ( Lakanal et Vanves) et j'ai effectivement fait de nombreuses interventions à l'ENS.
Je suis par ailleurs plasticien peintre, et d'origine bretonne j'ai surtout exposé dans l'Ouest, mais quasiment jamais dans des galeries : Art dans les chapelles, château de Falaise, de Ste Suzanne, grottes de Doué la Fontaine, Abri Sadi Carnot à Brest, ainsi que dans différents lieux comme le Quartz de Brest et les bibliothèques de Nanterre et Brest encore ....Je n'ai pas de galerie, et travaille en solitaire, me débrouillant pour montrer régulièrement mes productions, qui je crois tiennent la route comme on dit.
A force d'enseigner l'art contemporain" avec plaisir à mes élèves et de réfléchir avec passion pour mes interventions dans l' ensignement supérieur, j'en suis arrivé à certaines conclusions qu'il m'a paru nécessaire d'écrire.
J' ai un certain plaisir à formuler mes idées, c'est ce que j'ai fait. J'ai envoyé comme une bouteille à la mer mon texte qui a été retenu et un peu raboté et je remercie ce quotidien de m'avoir donné une telle place.
L'histoire est aussi simple que celà!!!
On peut me trouver dans l'annuaire et retrouver quelques petites traces de mes travaux sur le net. J'ai des pseudonymes, mais encore plus inconnus.
cordialement
O. Jullien
désolé de décevoir votre goût légitime pour le mystère ; il eût été plus craquant que ce texte fût écrit par une plume exercée, mais "l'homme du commun à l'ouvrage" de Jean Dubuffetest un des textes théoriques sur l'art que j'apprécie le plus.
Monsieur Jullien, heureux de mieux vous connaître car jusqu’à votre article dans Le Monde, ce n’était en effet pas le cas. Il est vrai que c’est une chance que ce quotidien vous ait publié mais je crois que l’important c’est le débat d’idées. Les péripéties personnelles de chacun ont sans doute leurs importances mais ici, sur ce blog, c’est exclusivement la confrontation de points de vue qui est privilégiée. J’interviens donc aussi en tant que modérateur pour veiller à ce que les discussions se déroulent selon le respect de chacun et répondent à l’objectif de ce blog qui n’est ni de jouer un rôle promotionnel, ni d’offrir une tribune aux invectives. De nombreux sites et forums existent ailleurs pour cela. Cordialement. Michel De Caso.
Cet article, évidemment , indique un retournement assez radical du vent. L'article de Monsieur Olivier Jullien a été certainement publié parce qu'il incarne la pensée de la majorité des artistes, mais Monsieur Jullien est en quelque sorte "vierge" de la lutte active contre le système de l'art et cela lui a permis de franchir les barrières du Monde. C'est un grand pas en avant, début de nombreux autres espérons: les langues se délient et atteignent enfin la zone immergée de l'iceberg et c'est le plus important.
Idée: pourquoi l'un d'entre vous n'écrirait pas au Monde qui a l'air plus disposé à l'égard du vrai débat pour lui signaler la bibliographie longuement et soigneusement préparée pour le livre de Laurent Danchin, sans texte particulièrement agressif, mais pour signaler qu'elle existe,et que les dissidents existent??? La littérature est ce qu'elle est, c'est un fait indéniable , "objectif" si je puis dire... Car le Monde ne peut pas décemment faire un saut périlleux de 180 degrés pour admettre qu'il a été particulièrement couard et conformiste pendant 20 ans. En revanche, publier la bibliographie, qui est bien faite et inclue des textes de tous bords politiques, tous types d'artistes, toutes générations, avec un court texte de présentation, ça ne me semble pas impossible à faire paraître.
Votre idée, Sophie, rejoint tout à fait le contenu de la « lettre ouverte à Olivier Jullien » du 2 décembre, dans laquelle je cite clairement la bibliographie de Laurent Danchin et signale l’existence de la dissidence qui ne date pas d’hier. J’ai adressée cette « lettre ouverte » bien sûr à Olivier Jullien, qui m’a répondu très rapidement et de façon courtoise sur les commentaires de ce blog, mais aussi à la rédaction du Monde (par voie postale et par mail) avec la sollicitation qu’elle soit publiée dans la rubrique qu’elle jugerait opportune. A ce jour et sauf erreur, elle n’a pas encore été publiée dans ce journal. Qu’elle soit publiée ou pas dans Le Monde, cette « lettre ouverte à Olivier Jullien » est d’une certaine manière un premier pas important dans une tentative de « dialogue » avec le journal Le Monde. De toute façon la bibliographie de Laurent Danchin est tellement incontournable qu’elle devra apparaître à la lumière dans un temps bien plus proche qu’on pouvait le croire il y a encore quelques semaines. D’autant plus que la situation semble vraiment se débloquer en ce moment mais attention aux illusions et aux espoirs déçus (un certain pragmatisme de notre part n’est pas de trop). Encore merci pour vos commentaires judicieux, Sophie. Cordialement. MDC
à Anonyme,
Un mot à propos des "goûts" des classes populaires.
Enseignant depuis près de 25ans dans des ZEP, je sais pertinemment que les stéréotypes concernant "le gôut des autres" sont faux. Ce que je dénonçais dans l'article, c'était "l'idée que s'en faisaient" certains artistes. Une des caractérisations des "dominants" et "puissants" est leur ignorance crasse des réalités, tant matérielles que culturelles des "anonymes". Il y a dans les "catégories populaires", effectivement des standards d'objets et d'images banales, mais qui se combinent, pour peu qu'on en prenne la peine, à de réelles ouvertures sur les pratiques variées.
Enseignant l'histoire de l'art, également aux lycéens de banlieue, je sais parfaitement que l'on peut leur faire apprécier, Greco, Giotto et Joseph Beuys. Les mots sont des sésames et les oeuvres puissantes ont des qualités universelles.
Par ailleurs, pour M.De Caso, pas d'inquiétudes, mes précisions relatives à mon "parcours" n'étaient que des preuves de la réalité non-fictionnelle de mon nom!pas un opportunisme publicitaire.
En tous cas, merci de votre tribune et de votre forum.
Par ailleurs, j'essaie de mettre par écrit de nombreuses réflexions qui seront une contribution aux débats en cours.
O. Jullien
Olivier Jullien vous avez un train de retard, des artistes et critiques ont répondu déjà à cette exposition comme Dagen dans art press ou des artistes comme lili-oto qui a parodié avec une guillotine rose l'exposition de Jeff Koons, le travail consumériste et le néo pop de jeff Koons
voir image de la guillotine rose : http://forum.aroots.org/mesimages/9132/Liliotochateaudeversaillesparodieexposition.jpg ou voir tous les articles à ce sujet sur l'un de ses blogs : http://www.lili-oto.com/
Cher monsieur Jullien, vous écrivez "Je crois vraiment qu'il est erroné de dénoncer "l'art contemporain" car ce n'est pas une catégorie." Est-ce si erroné que cela?
Les travaux de Nathalie Heinich ont mis en avant un "genre "succédant à l'art moderne dans les années 60. Ceux plus récents de Christine Sourgins précisent l'idéologie qui soutient l'AC. Les critères de l'AC sont dessinés par près de 50 ans d'histoire ce qui commence à compter quand même! Ils sont repris dans de plus en plus de publications. Aussi je ne trouve pas pertinent de rabattre sur une comparaison avec les primitifs italiens ou les posts cubistes car ils n'ont rien de commun avec la formule de Kossuth "l'art se réduit à l'idée d'art, l'art est la définition de l'art" reprise avec succès par l'AC. Le côté protéiforme et mercantile de ses productions n' en est-il pas l'illustration 48 ans plus tard? C'est bien d'une autre "catégorie" que celle des post-cubistes et des primitifs à laquelle nous avons affaire. Pourquoi entretenir la confusion? Qu'en penseront les jeunes de la génération qui vient?
Un nouveau texte propre à enrichir le débat, le point de vue de Martine Salzmann qui a assisté au Forum européen de l’essai sur l’art qui a eu lieu à l’INHA du 20 au 23 novembre derniers. cliquez ici
J'ai peut être un train de retard, et alors ?
J'avais écrit mon texte avant la publication par Dagen de son excellent article et ne l'avais pas lu ( je confesse) quand je l'ai envoyé.
La guillotine de Lili Oto est super et son texte aussi, ainsi que son blog, tant mieux!
Je ne cherche pas à faire la course. L'important il me semble c'est que les trains arrivent et qu'ils ne soient pas vides.
Par ailleurs, la notion d'Art Contemporain ne peut pas tenir la route sinon à mettre pêle-mèle des artistes extrêmement variés et dissemblables.
P. Michaud a écrit à mon avis de très bons textes la-dessus, comme "l'art à l'état gazeux" et un petit texte sur les critères de jugement.
Entre Pierrick Sorin et de la mauvaise peinture, je choisis immédiatement Sorin.
Pour ma part je ne rentrerai dans aucune croisade contre "l'art contemporain" et je dénonçais le kitsch Royal, la collusion de certains conservateurs e lieux historiques et de collectionneurs (tous puissants)ainsi que le Luxe, mais pas l'art contemporain. A la limite, si Koons expose au Palais de Tokyo, il ne me plait pas plus, je le trouve toujours aussi FAUX, mais, d'une certaine façon, c'est un lieu ou il peut y avoir des confrontations comme celle là.
Si je suis moi même peintre ( figuratif en plus)il n'empêche qu'en tant qu'enseignant je suis amené à encourager certains jeunes artistes à aller jusqu'au bout de certaines démarches, souvent très riches, qui ne sont pas forcément picturales.
Par ailleurs, c'est justement dans ces situations là, que je réalise la valeur de certaines pratiques "Contemporaines" car elles servent de repères forts et beaux.
Une vidéo de Pipillotti Riste peut être magnifique!
c'est mon opinion et je la partage (Hergé)
O. J
Moi aussi je préfère Sorin à la mauvaise peinture!
J'ai d'ailleurs remarqué que l'institution - laquelle a promu Sorin n'oublions pas- aime beaucoup ressortir des placards la mauvaise peinture lorsqu'il lui prend d' exposer des tableaux. On se souvient de "Cher peintre" et de "Voilà"... c'est comme si la peinture était condamnée à survivre mais en mauvaise, jamais en magnifique. C'est bizarre, non? C'est toujours les "démarches" qui sont très riches, la peinture, on la pratique presqu'en s'excusant, en faire-valoir de ce qui n'est pas elle . Tout se passe comme si la croisade contre la peinture continuait son cours...
P.Michaud auteur de "l'art à l'état gazeux"? Ce ne serait pas plutôt Jean-Philippe Michaud?
Mais non Anonyme! Jean-Philippe c'est pour Domecq et Yves c'est pour Michaud! Comment ne pas connaître Yves Michaud? D'ailleurs lui-même conviendrait volontiers qu'entre une bonne mousse au chocolat et un mauvais Pierrick Sorin, il choisirait "immédiatement" la mousse...
Autant pour moi! je suis allé regarder à la Fnac. Il en a écrit des livres ce monsieur! Sans doute il va passer à la postérité! Olivier Jullien ne pouvait l'éviter.
Dans le fond, je me le demande.....
Voilà pourquoi : en 1989, il y a dix ans, Yves Michaud dans son livre "l'artiste et les commissaires" fait de la pub pour un inconnu au nom de Jeff Koons avec deux photos d'oeuvres (the pink panther notamment) de 1988, toutes récentes donc.
Belle introduction dans le milieu avec cet appui! Comment est-il possible ALORS de trouver très bons les textes d'Yves Michaud sur les critères de jugement tout en dénonçant de tels choix aujourd'hui?
CA ALORS! Je ne comprends pas bien. Monsieur Jullien dénonce l'imposture de Jeff Koons et recommande à ses élèves (et aussi à nous) EN MÊME TEMPS des textes qui l'ont promue! Quelqu'un m'explique?
Suis-je tombé sans le savoir ( je confesse une certaine naïveté), dans un panier de crabes ?
A lire ces commentaires, je crois sentir des pinces.
Recommander un texte, ne veut pas dire partager toutes ses propositions.
Reconnaître la qualité des propositions de Michaud, ne veux pas dire les partager toutes.
Je ne me contredis pas à propos de Y. Michaud et Koons. J'ai réagi à "l'affaire Koons", quand il a commencé à envahir TOUS les lieux! Sinon, il serait resté un sculpteur kitsch insuportable à mes yeux, même si Michaud l'a défendu à un moment.
Koons et Hirst sont des artistes, bien sûr, ils produisent des oeuvres d'art, même si elles ont des sens et des portées qui nous insupportent, sont édifiées et soutenues par des puissances haïssables et de connivence avec certaines institutions.
A propos d'institutions, je crois qu'il y en a plusieurs : les conservateurs ( avec des hiérarchies et des "écoles"), les FRACs et DRACs, les Galeries ( ecole FIAC, MAC etc...), les Revues ( BxArts, Art Actuel, Art Press, Conaissce ds arts, Artension...)les Universités, les collectionneurs....le problème majeur est à mon avis que tout cela fonctionne en chapelles.
Sans la ramener, je crois que le boulot d'enseignement, oblige à prendre du recul, car il n'y a pas d'enjeu immédiat.Il faut respecter la diversité de la jeunesse créative et à être assez disponible à des pistes variées, indépendemment des "goûts" des enseignants et heureusement, sinon nous n'aurions que des académies sclérosées.
Les choix que l'on fait en tant qu'artiste doivent être , je crois des choix libres, mais en toute connaissance de cause.
Ce n'est pas parce que je regarde avec plaisir et grande satisfaction, Sorin jouer avec une peinture qu'il crache, que je vais être contaminé!!! ça ne m' empêche personne de peindre avec conviction!
Maintenant, je laisse aux érudits le soin d'aller à la pêche aux contradictions.
O.J
Oui, Olivier Jullien, je vous rejoins pour dire que l’on peut déclarer apprécier telle œuvre d’un artiste sans pour autant fusionner avec elle. De même, si on cite un écrivain par une simple citation qui nous a interpellée, ce n’est pas pour autant que l’on accepte en bloc la pensée dudit écrivain, encore moins sa vie (cela peut être le cas mais ce n’est jamais automatique). Quant à l’enseignement, auquel vous semblez croire et c’est tout à votre honneur, il est en effet une bonne école (c’est le cas de le dire) pour être à l’écoute de perceptions différentes de la sienne et surtout, pour voir de visu d’autres subjectivités s’exprimer.
Pour les chapelles, vous n’avez pas tort, il y en a des tas. Que voulez-vous, leur nombre est à la hauteur du filtrage institutionnel qui a été mis en place depuis plus de trente ans. Un jour peut-être quelqu’un aura-t-il l’opportunité d’écrire un livre, le livre noir de l’orthodoxie artistique par exemple, relevant des anecdotes vécues par ceux et celles qui ont été exclus du système. Pour ma part, je ne m’en sens pas le courage mais ne doutons pas qu’il y aurait des révélations stupéfiantes à faire.
Tout cela pour vous dire que derrière la réalité d’un système hégémonique, il y a des êtres humains qui en sont les victimes. Il semble que vous-même, en tant qu’artiste, vous n’avez pas été trop lésé par ce système mais peut-être mon sentiment est erroné. Comprenez tout de même que la politique d’exclusion a fait des dégâts...
Malgré cela qui expliquent bien des choses, je rejoindrais quelque part votre sorte d’optimisme en disant que le moment n’est ni au ressentiment, fût-il légitime, ni à l’amertume. Si quelques commentaires vous ont donné l’impression d’être tombé dans un panier de crabes, sans vouloir me substituer aux intervenants de ce forum, je suis certain qu’aucun d’entre eux ne cherchent à vous nuire. Vous comprendrez, j’en suis sûr, que l’on ne peut pas passer d’une situation totalement bloquée à une situation apparemment ouverte sans que quelques crissements s’expriment. Que la réflexion et le débat continuent...
Cordialement. Michel De Caso
Excusez pour la petite coquille sur mon précédent commentaire. Il fallait bien sûr lire : " ... en 1989, il y a dix-neuf ans, Yves Michaud..."
J'ai lu toutes les réactions, tous les commentaires... J'ai aussi cette impression du ... panier de crabes!
Mais la pêche aux crabes est un plaisir n'est ce pas ???
Précision linguistique pour "Anonyme"
Je cite:
Anonyme Anonyme a dit...
Autant pour moi!
Je précise que cela s'écrit "Au temps pour moi"
Réponse à :
"L'auteur d'un graffiti menacé de prison à Hong Kong" du site Le nouvel Obs.
Rien de nouveau...
L'art contemporain fait des scandales, comme les « stars », pour se mettent en avant médiatiquement (Jeff Koons). Je remarque que l’art se rapproche de plus en plus à la publicité, bien que se ne soit péjoratif, l’art ayant dénoncé la consommation provoqué par la publicité en passant par Warhol à Villeglé, aujourd’hui collabore ou participe avec la médiatisation : c’est son nouveau moyen de diffusion, l’art exporte les marques des galeries (Warhol) pour les confronter à celles qui nous narguent : on peut alors parler de réappropriation de la publicité (en particulier dans la rue, en dehors des galeries pour « toucher » plus de personnes, phénomène présent depuis Keith Haring et les graffeurs qui diffusent leur création artistique hors des galeries qui ne veulent pas deux).
Le directeur de l’école supérieur des Beaux Arts de Paris, le précise avec la participation de l’école au projet de la « communication » de Badoit.
C'est vrai que Zevs a un certains culot d'aller à Hong-Kong pour marquer le signe de la marque Chanel sur un magasin Armani. Mais c'est la base de l'histoire de l'art: le culot marche et choque (Manet, Duchamp...), c’est ce que démontre la sociologie de l’art de Nathalie Heinich, et le sociologue Pierre Bourdieu qui précise qu’il y a les révolutions que font les artistes ou les grands prophètes religieux parfois mais rarement les prophètes politique : ce sont des révolutions qui touchent les structures mentales, c’est à dire qui changent nos cerveaux. Par exemple dans le domaine de la peinture, Manet a bouleversé une opposition fondamentale entre contemporain/ancien, il a peint des choses contemporaines, il a bouleversé une structure où toute l’enseignement académique reposait.
Les autorités chinoises appliquent tout simplement leur politique basé sur la répression, je ne vois pas pourquoi est-ce que la Chine n'appliquerait pas cette politique à Hong Kong...
Artistiquement j'aime ce que fait Zevs, il reprend consciemment ou inconsciemment la pratique d'Andy Warhol, qui montre quand augmentant et en les diffusant à grande échelle, les signes coca cola (ou autres) perdent de leurs valeurs, et souligne la surconsommation qui nous envahie. Zevs fait la même chose en faisant des "liquidation de logos", procédé nouveau, car il l'exporte dans la rue et même sur les façades des concurrents de Chanel. Liquidés ou pas, l'artiste Zevs comme plein d’artiste hier et aujourd’hui fait de la publicité à de nombreuse marque même s’il veut dénoncer leur propagation, il leurs fait une belle place dans certains journaux.
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