Extrait de son éditorial : « Mais il n’est pas certain que l’art y gagnera beaucoup dans sa capacité à émouvoir, à faire éprouver, ressentir, percevoir quelques unes des intensités du monde d’aujourd’hui. Car la spéculation financière entraîne tout ce qu’elle touche dans sa surenchère quantitative: l’artiste le plus célèbre, les cotes les plus élevées du marché, le lieu le plus prestigieux, le directeur au parcours le plus brillant, les œuvres les plus extravagantes, la logistique artistique la plus grosse (Jeff Koons emploie en permanence près de 100 personnes), etc. Tout cela est assurément une bonne matière à business, mais moins certainement un contexte artistique favorable.
Le risque est grand que cette frénésie spéculative affecte les œuvres dans leur sensibilité, leur réceptivité, leur capacité à résonner avec le monde, la spéculation ossifiant les œuvres en marchandises, et dissolvant leur valeur artistique dans leur valeur d’échange. Il est à craindre que cette opération creuse la distance entre l’art et le monde, et accélère l’autisme de l’art vis-à-vis du monde. (André Rouillé) ».
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